Relégué de Promotion d'Excellence au terme de la saison 2002/2003, le FC Hirtzfelden peine à refaire surface. Les erreurs du passées y sont pour quelque chose. Malgré tout, les jaune et noir ont retrouvé leurs valeurs et s'efforcent de reconstruire un groupe homogène pour redevenir enfin compétitif.

Même derrière des lunettes de soleil, son regard est perceptible. Et traduit un sentiment que l'on devine facilement. Les mains agrippées à la main courante, Guy Jecker assiste à la défaite des siens 0-3 contre Illhaeusern II et s'énerve face à leur impuissance. La remontée en Promotion d'excellence n'est pas impossible. Mais il va falloir sérieusement se retrousser les manches.« On savait que ça allait être difficile », avoue le président du FCH. « Quand on descend d'une division, tous le monde t'attend. On devient l'équipe à battre. Mais vu notre classement, je ne peux pas être satisfait. » Et pourtant, les jaune et noir avaient bien débuté leur exercice avant de rentrer dans le rang. « Une petite baisse de régime, ça peut arriver. Mais là, on est dans une spirale négative et on a du mal à en sortir. Si l'an dernier, on essayait de tenir défensivement parce que les autres équipes étaient assez fortes, cette saison, on est censé faire le jeu si on veut faire bonne figure en championnat et remonter. Mais on n'est peut-être pas assez solide pour ça ! »

Négligences inconscientes

Bien qu'elle ne soit pas dramatique, la situation actuelle du club est délicate. Une situation qui pourrait d'ailleurs constituer le contre coup de petites négligences du passée. Dans les années 90, le club est essentiellement fondé sur un noyau dur de joueurs. Comme l'explique Guy Jecker, l'équipe obtenait de bons résultats avec notamment une remontée en PE en 1995 et une coupe CMDP remportée en 1999 face à Vieux-Thann, malgré la relégation de la nouvelle Excellence à la PE. « On avait un groupe qui se connaissait depuis longtemps. Il était très soudé et les résultats suivaient. Si soudé qu'on ne laissait pas assez de chance aux jeunes. On était devenu hermétique aux nouveaux joueurs. Le groupe ne se rendait même pas compte des difficultés d'intégration. On a mis trop longtemps à en prendre conscience. »

Une famille à nouveau

Conséquence ? L'équipe a vieilli ensemble. Les saisons semblent de plus en plus longues comme les 90 minutes d'un match. Les blessures durent plus longtemps et les organismes demandent plus de temps de récupération. Du coup, la cassure est nette. Le groupe se déchire et... il n'y a pas grand monde pour prendre la relève. « Les jeunes étaient trop tendres, mais c'était notre faute. Cela a fait du mal au club. Des tensions sont nées. Et nous avons perdu nos valeurs. » Hirtzfelden doit alors reconstruire. Vite. Et doit gagner en quantité car les arrêts massifs ont laissés des trous dans l'effectif. Si l'équipe tient le coup en PE pendant trois ans, elle tombe paradoxalement en Promo, alors que le club avait retrouvé ses qualités morales. « Depuis deux ans, les gens ont du plaisir à se retrouver. On est redevenu une famille. L'amalgame entre les jeunes du club, les nouveaux et les anciens commence. Cela ne se voit pas encore sur les performances sportives. Ici, il n'y a également pas d'argent. Alors quand d'autres attirent les joueurs par le fric, nous on trime pour recruter. »

De mauvaises habitudes

Malgré la rigueur apportée par Richard Vargas, successeur de Joseph Serra (lire l'encadré) à l'été 2003, Hirtzfelden (8e/12) ne trouve pas encore la bonne carburation.« Des choses inscrites dans les mémoires sont dures à effacer. Comme les deux relégations de 1 999 et 2 003. De mauvaises habitudes ont été prises. Si on pouvait gagner des matches sans s'entraîner, ça se saurait ! On se contente du minimum. » Un manque de sérieux qui déçoit Guy Jecker, d'autant plus que le groupe a la qualité pour mieux figurer au classement. Et si ce n'est pas pour cette année, Guy Jecker pense déjà recruter un bon joueur par ligne pour espèrer le titre la saison prochaine.« On va se battre pour stabiliser l'équipe. Et on va tout faire pour améliorer notre avenir. »

Raphaël Ferber